De quoi parle-t-on ?
Il existe différents termes pour décrire les atypiques intellectuels qui sont utilisés comme des synonymes alors qu’ils ne le sont pas. Voici quelques précisions terminologiques.
- La précocité intellectuelle
La précocité intellectuelle est observée lorsqu’un enfant a un développement plus rapide que les autres enfants de son âge. Dans ces cas nous parlons d’un développement précoce. Cependant, un développement précoce fait simplement référence aux stades du développement qui sont atteints de façon précoce par rapport aux enfants du même âge, et au bout d’un moment le développement de cet enfant va être égalisé.
- La douance
Ici on parle d’une douance globale ou spécifique qui est présente et qui reste tout le long du développement de l’enfant. C’est à dire, un enfant qui a une avance par rapport aux autres enfants de son âge et qui reste toujours plus avancé, en montrant des capacités hors normes.
- Le haut potentiel
Le terme de haut potentiel fait référence à un potentiel qui peut se développer, si l’environnement est facilitateur. Mais qui peut également être bridé ou même donner origine à des difficultés dues à un cadre non adapté à son fonctionnement. Par exemple, un enfant qui a des grandes facilités à l’école peut développer une aversion à l’échec, qui va, à son tour, conduire à des comportements d’évitement ou alors à des crises liées à la frustration.
Mais un HPI peut être en échec scolaire ?
Oui, contrairement à ce que nous pouvons imaginer, une personne qui a un haut potentiel peut se retrouver en situation d’échec scolaire.
Différentes situations peuvent causer une situation d’échec.
- L’ennui en classe peut conduire à des comportements du type hyper actif et/ou incitatif qui vont être d’emblée interprétés comme étant un trouble de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Alors que l’enfant est capable de se concentrer durant des heures sur des sujets qui l’attirent.
- Un enfant qui a des grandes facilités à l’école, va souvent développer une grande exigence envers soi-même qui finit par générer un grand sens de perfectionnisme. Ayant un certain niveau de perfectionnisme l’enfant peut présenter une grande lenteur dans l’exécution des tâches scolaires.
- Similairement au perfectionnisme, certains enfants qui ont des grandes facilités à l’école peuvent développer une grande difficulté avec les situations d’échec, et avec l’erreur. L’enfant va faire des crises à chaque fois qu’il commet une erreur, ou développer un comportement de fuite face aux situations qu’il n’est pas sûr de réussir. C’est un des points les plus envahissants rencontré dans les profils HPI.
- Cette facilité peut également générer une baisse d’estime de soi. En effet, des grandes exigences envers soi-même vont générer un fonctionnement binaire, « tout au rien ». « Si je ne suis pas le meilleur je suis nul ». Cette perception de soi-même comme étant nul est très présente chez les personnes HPI.
- La perception de soi-même comme étant « différent » des autres enfants, ou la perception/jugement des autres, comme par exemple les situations de harcèlement. Un enfant peut en effet essayer de cacher son potentiel dans une tentative d’intégration, il peut alors avoir des comportements problèmes ou alors faire le « pitre » pour qu’on s’intéresse à lui.
Comment puis-je vous aider ?
Le haut potentiel intellectuel n’est pas un trouble ou condition pathologique. Il est cependant inclus dans le concept d’Atypique (ou les zèbres). Ce sont des termes utilisés actuellement pour désigner les personnes qui ont un profil différent de la plupart des personnes, un profil atypique, comme c’est le cas du trouble de l’attention avec/sans hyperactivité (TDAH), le trouble du spectre autistique (TSA) ou alors les troubles dys (dyslexie, dyspraxie, etc.). Certains spécialistes considèrent en effet que le HPI a une base neurodéveloppementale.
N’étant pas un trouble il n’est pas question de chercher un diagnostic. Nous allons plutôt chercher un profil, et surtout identifier les points et fonctionnements qui sont source d’inquiétude.
Actuellement, seul le QI supérieur à 130 peut révéler un fonctionnement HPI. Cependant, les différents points cités dans cet article peuvent biaiser un bilan cognitif. C’est pourquoi l’interprétation d’un bilan cognitif ne doit pas s’en tenir seulement aux chiffres révélés. Une analyse fonctionnelle, c’est-à-dire, une exploration des réactions de la personne face aux différentes situations va nous révéler si la personne présente des difficultés qui peuvent s’expliquer par un profil HPI. Cette analyse fonctionnelle peut nous permettre de mieux interpréter les résultats d’un test de QI, qui régulièrement révèlent un profil hétérogène (qui nous laisse dans l’impossibilité d’interpréter le QIT).
Ainsi, je peux proposer deux interventions :
- Dans un cas de suspicion d’un haut potentiel je propose un bilan portant sur une évaluation du fonctionnement global adapté à l’âge (WAIS ou WISC) suivi d’une analyse fonctionnelle et des échelles (questionnaires) qui vont me permettre de constituer un profil.
- Pour une personne où le HPI est déjà identifié, je propose un suivi axé sur des stratégies pour apprendre à mieux gérer les mécanismes et attitudes problématiques. Comme par exemple la gestion de l’échec, l’intervention sur le perfectionnisme excessif, le travail sur l’estime de soi, etc.