Thérapie

Une grande partie des problèmes que nous rencontrons au long de notre vie sont liés à certaines pensées ou style de pensées automatiques/irrationnelles. Pour préciser un peu, nos styles de pensées sont profondément ancrés et marqués par l’apprentissage d’un schéma que nous construisons à partir de la façon de penser de nos parents et nos proches, ainsi que par des croyances et attentes de la société et/ou communauté où nous vivons.

Identifier et reconnaître ces pensées c’est le premier, et très important, pas. Il faut aussi savoir que ce mécanisme que nous appelons ici « pensée irrationnelle » (aussi appelé pensée automatique) est en soi une espèce de mécanisme de protection, créé par notre esprit pour éviter les situations ressenties comme étant dangereuses. Mais pour bien comprendre ce que sont ces pensées automatiques irrationnelles, il faut tout d’abord comprendre comment elles se développent. Quand nous grandissons, nous vivons de nombreuses expériences et les conséquences de ces expériences contribuent au développement de croyances et façons de penser. Elles peuvent donc : 1) être le résultat de certains apprentissages directement liés à nos vécus personnels ; 2) être dues à l’influence de la façon de penser des parents et proches ou alors 3) être liées aux croyances et attentes de la société/communauté.

Les pensées automatiques irrationnelles originaires de nos vécus personnels peuvent être liées à certaines expériences traumatiques ou désagréables. Pour donner un exemple, actuellement nous voyons le harcèlement à l’école. Un enfant victime de harcèlement peut développer un comportement inadapté, comme par exemple un comportement d’isolement. Ce comportement prendrait son origine dans une  série de pensées irrationnelles comme « ils ont raison, je ne suis bon à rien » ou « si je vais à l’école je vais être embarrassé, je dois l’éviter ». Si ces pensées automatiques irrationnelles continuent, cet enfant va grandir et avoir des croyances et des comportements congruents avec ces pensées, c’est-à-dire il va avoir un comportement d’exclusion et d’isolement pour éviter le regard et l’attention des autres car « toujours si il a l’attention sur lui il est motif de blague ». Un autre exemple serait celui d’un enfant très timide, qui à l’école craint de parler en public, il a peur de faire des erreurs et d’être ridicule.  Jusqu’à ce que en 5è, un professeur l’ait encouragé à participer à des concours d’expression orale. Il était si enthousiaste de ce que ce professeur pourrait le trouver bon dans cette activité qu’il a eu l’envie de faire face à sa peur et il s’est engagé dans le concours d’expression orale. Le résultat est que cet enfant va grandir sachant que le fait d’avoir fait face à cette peur lui a montré que « même si parler devant des gens provoque de l’anxiété, il est capable de le faire ». Ces deux exemples montrent comment certaines expériences peuvent donner lieu à des pensées automatiques irrationnelles et conduire à des comportements inadaptés. Mais aussi, que faire face aux difficultés peux changer et transformer les pensée automatiques négatives en des pensées plus adaptées.

Ce même genre de situation peut avoir lieu à partir de l’influence de la façon de penser de nos parents ou de l’attente de la société où nous vivons. Dans tous les cas, ces situations vont provoquer des pensées automatiques irrationnelles, et bien qu’elles soient un mécanisme de protection de notre esprit, elles peuvent être inadaptées à une vie saine. Le plus grand problème des pensées automatiques irrationnelles c’est qu’elles sont noir-et-blanc, elles ne laissent aucune place aux alternatives. Par exemple une pensée irrationnelle peux faire penser à une personne que « parler en public conduit toujours à l’embarras », au lieu de « même si devant des gens je suis anxieux, je suis capable de le faire ».

Avec le temps, et à partir de l’ensemble des situations désagréables ou autre générant ce genre de pensée automatique irrationnelle, nous construisons des systèmes de croyance. Ces systèmes de croyance sont en essence très généralisés, et donc plus puissants et peuvent attirer vers eux des situations plus diverses. Ces systèmes de croyance vont attirer, comme un aimant, les situations du quotidien. Pour être plus clair, ce système de croyance est comme un complexe ou un noyau qui a un certain pouvoir d’attraction. Il va conduire la personne à interpréter les situations de son jour-à-jour selon ces croyances. Ainsi, une personne qui a un complexe (un système de croyance) qui la mène à penser qu’elle « n’est bonne à rien » va interpréter toutes les situations de son quotidien selon ce point de vue, et donc ne pas réfléchir à d’autres alternatives.

En résumé, une fois que nous grandissons nous avons tous un (ou plusieurs) système de croyance qui va mettre en place des pensées automatiques irrationnelles, qui vont à leur tour engendrer des comportements inadaptés. Ainsi, le principe de base de la thérapie Cognitive et comportementale (TCC) est d’apprendre à identifier les pensées automatiques irrationnelles et de les rationaliser. Pour ce faire, le thérapeute dispose d’une large gamme d’exercices et d’outils à mettre en place pour vous apprendre à y parvenir.

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